Chanelisée !
Avec quelques trains de retard et en rentrant (en train) de Saint-Tropez, j’ai décidé de suivre les conseils de Gilles, mon père, et de vous parler de l’entrée en scène de Matthieu Blazy chez Chanel. Je ne suis pas critique de mode, je laisserai donc à chacun le soin de décortiquer les looks et les tendances du défilé. Ce qui m’a interpellée, moi, c’est le numéro d’équilibriste parfaitement exécuté par le petit nouveau. Et Dieu sait que l’exercice était « casse-gueule », débarquer après 5 ans sans odeur ni saveur de Virginie Viard, et presque 40 ans du grand Karl. Sans parler de Gabrielle… Avant même de s’y mettre, ça sentait le sapin et la naphtaline !
Et pourtant… Matthieu l’a fait, il a relevé le défi des défis. Dior, Bottega Veneta, d’accord… mais Chanel, c’est quand même une autre paire de manches !
Avec respect et humilité, il a décidé de ne pas « tuer le père » (toute ressemblance avec Victoire serait évidemment fortuite). Les grands marqueurs de la maison — le tweed, les chaînes, les camélias et même le Grand Palais — étaient tous là. Mais, c’est comme si Matthieu était allé dénicher des bibelots dans le grenier de la rue Cambon et qu’il les avait dépoussiérés, remodelés, réinventés pour les rendre libres, expressifs, modernes et — enfin — dans la vie d’aujourd’hui…
Car oui, c’est bien là, pour moi, la grande réussite de ce défilé : le show était vivant, en mouvement… Ça bougeait sur la planète Chanel, ça virevoltait avec harmonie, avec chic et sans en faire des tonnes. Les manches étaient retroussées, les jupes aériennes et fendues… même le célèbre sac matelassé s’est pris des claques ! Et que dire de la dernière silhouette, le bouquet final… Y a d’la joie, les amis, y a d’la joie !
« Honour the past, build the future », voilà ce que Matthieu Blazy a proposé chez Chanel. Et, à mes yeux, c’est sans nul doute la meilleure marche à suivre…
Bon week-end,
Camille